Appel à communicationsOK Computer, vingt ans après: l’héritage musical, culturel et politique de Radiohead Journée d’étude, Université Rennes 2 (amphi E3) 18 mai 2017 Le printemps 1997 marque la parution d’OK Computer, troisième album du groupe de rock britannique Radiohead. Encensé par la critique (le New Musical Express lui attribuant la note de 10/10), l’album captive le public rock dans le monde entier, et particulièrement au Royaume-Uni, où il se classe à la première place du hit-parade, et y figurera ensuite pendant deux ans, en s’écoulant à près de trois millions d’exemplaires. Jusqu’à ce jour, OK Computer figure régulièrement en bonne place dans les classements des meilleurs albums rock de tous les temps établis par les grands titres de la presse spécialisée, comme le NME ou Q. Prenant à rebours les courants musicaux en vogue de l’époque, et notamment la vague Britpop, le groupe originaire d’Oxford propose un album ambitieux et complexe dont les textes, parfois abscons au premier abord, révèlent un penchant pour la chronique sociale et les germes d’une pensée politique à des lieues du message positif du phénomène Cool Britannia qui a contribué à porter au pouvoir le Parti travailliste de Tony Blair quelques semaines avant la parution de l’album. Des guitares rageuses de “Electioneering” aux échos plaintifs de “Paranoid Android”, en passant par la litanie de “Fitter Happier”, ce sont les dérives du Royaume-Uni vers une société de consommation apathique qui sont pointées du doigt, au son d’un rock résolument tourné vers l’expérimentation, loin des canons du genre pop-rock traditionnel. Au sein du champ en plein essor des popular music studies, Radiohead reste un groupe encore peu étudié, à l’exception de quelques titres portant sur des albums individuels, ainsi que l’ouvrage collectif The Music and Art of Radiohead (Tate, 2005). Pourtant le penchant du groupe pour l’expérimentation musicale, les qualités subversives et poétiques des textes ainsi que le message politique qui traversent l’œuvre du groupe en font un objet d’étude passionnant. En suivant l’approche pluridisciplinaire de rigueur dans le champ des études de la musique populaire (Frith, 1983 et Middleton, 1990), l’œuvre de Radiohead peut être appréhendée via plusieurs prismes méthodologiques: la musicologie, la sociologie, l’histoire de l’art, les sciences politiques, la littérature, les cultural studies, ou encore l’économie. Les intervenants sont invités à utiliser ces différentes approches afin de proposer une analyse critique de l’œuvre de Radiohead dans son ensemble, et plus particulièrement une évaluation de l’impact d’OK Computer vingt ans jour pour jour après sa parution. Quelques pistes de réflexion (non exhaustives) sont proposées ci-dessous:
Les propositions de communication en français ou en anglais (400 mots maximum, accompagnées d’une courte notice biographique) sont à envoyer à Guillaume Clément (prof.guillaume.clement@gmail.com) et David Haigron (david.haigron@univ-rennes2.fr) avant le 31 décembre 2016. Une réponse sera donnée en janvier. Certaines communications seront sélectionnées pour publication dans une revue fin 2017.
Bibliographie indicative : Dauncey, Hugh & Le Guern, Philippe (dir.). Stéréo: Sociologie comparée des musiques populaires France / Grande-Bretagne. Puceul, Mélanie Séteun, 2008. Fonarow, Wendy. Empire of Dirt: The Aesthetics and Rituals of British Indie Music. Middletown, CT, Wesleyan University Press, 2006. Frith, Simon. Sound Effects: Youth, Leisure and the Politics of Rock’n’roll. London, Constable, 1983 Griffiths, Dai. OK Computer (33 ⅓ series). London, Bloomsbury, 2004. Harris, John. The Last Party: Britpop, Blair and the Demise of English Rock. London, Fourth Estate, 2003. Middleton, Richard. Studying Popular Music. Buckingham, Open University Press, 1990. Moore, Allan F. Rock: The Primary Text: Developing a Musicology of Rock. Aldershot, Ashgate, 2001. Tate, Joseph (ed.). The Music and Art of Radiohead. Aldershot, Ashgate, 2005. |